HOMME-REQUIN (analogisme)
La 4e section de la Fabrique des images propose au public de découvrir le modèle iconologique de l’analogisme, modèle inverse du précédent. Avoir sur le monde un point de vue analogiste signifie percevoir tous ses occupants comme différents les uns des autres. Ainsi, au lieu de fusionner en une même classe des entités partageant les mêmes substances, ce système distingue toutes les composantes du monde et les différencie en des éléments singuliers. Un tel monde, dans lequel chaque entité forme un spécimen unique, deviendrait impossible à habiter et à penser si l’on ne s’efforçait de trouver des correspondances stables entre ses composantes humaines et non humaines, comme entre les parties dont elles sont faites. Par exemple, selon les qualités qu’on leur impute, certaines choses seront associées au chaud et d’autres au froid, au jour ou à la nuit, au sec ou à l’humide. La pensée analogiste a donc pour objectif de rendre présents des réseaux de correspondance entre les éléments discontinus, ce qui suppose de multiplier les composantes de l’image et de mettre en évidence leurs relations. Quelle que soit l’exactitude de la représentation des détails à laquelle la figuration analogique peut parvenir, elle ne vise pas tant à imiter avec vraisemblance un prototype « naturel » objectivement donné, qu’à restituer la trame des affinités au sein de laquelle ce prototype prend un sens.
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HOMME-REQUIN (analogisme)
La 4e section de la Fabrique des images propose au public de découvrir le modèle iconologique de l’analogisme, modèle inverse du précédent. Avoir sur le monde un point de vue analogiste signifie percevoir tous ses occupants comme différents les uns des autres. Ainsi, au lieu de fusionner en une même classe des entités partageant les mêmes substances, ce système distingue toutes les composantes du monde et les différencie en des éléments singuliers. Un tel monde, dans lequel chaque entité forme un spécimen unique, deviendrait impossible à habiter et à penser si l’on ne s’efforçait de trouver des correspondances stables entre ses composantes humaines et non humaines, comme entre les parties dont elles sont faites. Par exemple, selon les qualités qu’on leur impute, certaines choses seront associées au chaud et d’autres au froid, au jour ou à la nuit, au sec ou à l’humide. La pensée analogiste a donc pour objectif de rendre présents des réseaux de correspondance entre les éléments discontinus, ce qui suppose de multiplier les composantes de l’image et de mettre en évidence leurs relations. Quelle que soit l’exactitude de la représentation des détails à laquelle la figuration analogique peut parvenir, elle ne vise pas tant à imiter avec vraisemblance un prototype « naturel » objectivement donné, qu’à restituer la trame des affinités au sein de laquelle ce prototype prend un sens.