CONRAD GESSNER

Conrad Gessner (aussi connu sous le nom de Konrad von Gesner, Conradus Gesnerus), né le 26 mars 1516 à Zurich et mort le 13 décembre 1565 à Zurich, est un naturaliste suisse. Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Conrad_Gessner

Issu d'un milieu très modeste, son père est fourreur et tanneur. Gessner devient orphelin de bonne heure car son père est tué durant la bataille de Zug. La famille se disperse et Gessner part vivre avec un oncle qui lui donne l'amour de la littérature et de la botanique. Soutenu financièrement par son tuteur, Oswald Myconius (1488-1552), il mène une vite itinérante et étudie à Zurich et à Bâle mais aussi à Strasbourg, Paris et Montpellier (où il passe deux ans). En 1541, il obtient le grade de docteur en médecine ; sa thèse porte sur la détermination du siège des émotions et des sensations, à savoir le cœur ou le cerveau, Gessner optant pour le second.

Il est anobli par l'empereur Ferdinand Ier et, en 1557, est nommé professeur de philosophie naturelle à Zurich.

Il fait de nombreux voyages naturalistes et est l'un des premiers à s'intéresser à la flore et aux minéraux alpins. On le considère parfois comme l'un des initiateurs de l'alpinisme.

Ses œuvres montrent l'étendue de ses connaissances et de ses centres d'intérêts. Il écrit sur la linguistique, la philologie, la pharmacopée et la médecine, la bibliographie, la minéralogie, la zoologie et la botanique.

En 1564, une épidémie, souvent décrite comme étant de peste, éclate dans sa ville. Conrad Gessner en est atteint après avoir soigné des malades. Il meurt l'année suivante.

L'œuvre de Gessner va inspirer de nombreux autres auteurs, avec lesquels il est en correspondance, notamment Ulisse Aldrovandi. Il marque l'une des plus importantes étapes de la naissance de la science européenne. Hermann Boerhaave le désigne comme un prodige d'érudition (monstrum eruditionis) et Joseph Pitton de Tournefort comme le père de toute l'histoire naturelle.

Son ouvrage le plus célèbre est son Historia animalium, qu'il commence à publier en 1551. Le dernier volume, posthume, paraîtra 22 ans après sa mort. Il s'agit certainement du plus important ouvrage de zoologie qui fut jamais publié, c'est pour cette raison qu'il fut surnommé le « Pline suisse ». Même si son ouvrage suit encore l'ordre alphabétique, il propose une embryonnaire taxinomie et emploie une appellation latine de deux mots, le premier, le genre suivi d'un qualificatif, système qui sera plus tard suivi par d'autres naturalistes comme Rudolf Camerarius et surtout Carl von Linné. Pour Georges Cuvier, il est le premier zoologiste des temps modernes et sera souvent copié par ses successeurs.

Dans cette Histoire des animaux, œuvre immense de 3 500 pages, chaque espèce est décrite suivant huit chapitres. Gessner donne son nom dans différentes langues (vivantes ou mortes), son habitat et son origine ainsi que sa description anatomique, sa physiologie, les qualités de son âme, les divers usages que l'on peut en tirer, son intérêt alimentaire et médicale, ainsi que son utilisation par les poètes et les philosophes...

Il regroupe les animaux en plusieurs groupes : les animaux quadrupèdes vivipares et ovipares, les oiseaux, les poissons de mer, les poissons d'eaux douces et tous les animaux qui ne sont pas cités par ailleurs (et parmi lesquels on trouve des poissons, les crustacés, les testacés, les insectes, les amphibiens, ainsi que l'hippopotame, la loutre, le castor). Il faut noter que la partie sur les poissons est tirée des travaux de deux de ses contemporains : Guillaume Rondelet (dont il a suivi les cours à Montpellier) et Pierre Belon.

Sa classification ne repose pas sur une base très solide et reprend, pour l'essentiel les catégories populaires. Gessner est probablement conscient de son impossibilité à établir une classification cohérente et opte pour un ordre alphabétique.

Ses descriptions zoologiques (ou botaniques) sont complétées aussi souvent que possible par des illustrations. Celles-ci constitue peut-être l'aspect le plus original de son œuvre. Elles jouent un rôle fondamentale dans la reconnaissance des espèces citées. Il rassemble 1 500 gravures, la plupart originales et signées par Lukas Schan, les autres proviennent surtout de l'œuvre de Leonhart Fuchs. Mais la mort soudaine de Gessner l'empêche de publier son Historia. Il confie à son ami Kaspar Wolf le soin de la faire paraître. Wolf peut publier certaines illustrations mais finit par vendre le tout à Joachim Camerarius le Jeune qui utilise ses gravures dans ses propres travaux. Bon nombre d'entre elles sont perdues, d'autres ont été retrouvées dans la bibliothèque de l'université d'Erlangen.

Il mentionne aussi des animaux fabuleux comme la licorne, des monstres marins, l'hydre à sept têtes. Ceux-ci étant signalés par les auteurs anciens, Gessner ne les remet pas entièrement en doute. Ce n'est que peu à peu, que les naturalistes vont mettre en doute l'existence de ces créatures mythiques.