ANDRE LEROI_GOURHAN
Biographie
Enfant, il se passionne pour les galeries du Muséum national d'histoire naturelle et lit Les Hommes fossiles de Marcellin Boule que sa marraine lui a offert. Il est tout d'abord diplomé de l'Ecole des langues orientales, où il est l'élève de Marcel Granet, en russe en 1931, puis en chinois en 1932. Il participe ensuite à la transformation de l'ancien Musée ethnographique du Trocadéro en Musée de l'Homme où il travaille dès 1933, ainsi qu'au département d'ethnographie du British Museum. En 1937, le Musée de l'Homme et les Musées nationaux l'envoient en mission au Japon d'où il ramènera, en 1939, les matériaux pour sa thèse de doctorat ès-lettres dirigée par Marcel Mauss et consacrée à L'Archéologie du Pacifique Nord. De retour en France, il est nommé conservateur adjoint du Musée Guimet de 1940 à 1944. Cette année-là, il est envoyé au château de Valençay pour veiller sur certaines œuvres évacuées du Louvre, dont la Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace. Il participe aux activités de la Résistance, ce qui lui vaudra en 1945 la médaille de la résistance, la croix de Guerre et la croix de la Légion d'Honneur. En 1946, il devient sous-directeur du Musée de l'Homme.
Il entreprend une deuxième thèse de doctorat, ès-sciences, consacrée aux Traces d'équilibres mécaniques du crâne des Vertèbrés terrestres (1954). En 1956, il succède à Marcel Griaule à la Sorbonne, à la chaire d'Ethnologie générale et Préhistoire, puis est élu à la chaire de préhistoire du Collège de France de 1968 à 1982 et membre de l'Institut de France.
Leroi-Gourhan et l’art préhistorique
André Leroi-Gourhan a proposé une approche radicalement nouvelle de l'interprétation de l'art pariétal paléolithique, basée sur un retour aux documents eux-mêmes, à l'analyse des relations de voisinage des œuvres et de leur position par rapport à la topographie des cavités. Il procède à un traitement statistique des représentations et aboutit à une lecture symbolique des figurations interprétées comme des symboles masculins ou féminins.
Leroi-Gourhan et les méthodes de fouilles archéologiques
Au cours des fouilles qu'il a dirigées à la grotte des Furtins en 1945, dans les grottes d'Arcy-sur-Cure entre 1946 et 1963, mais surtout sur le site magdalénien de Pincevent à partir de 1964, André Leroi-Gourhan a contribué à renouveler les méthodes de fouilles archéologiques. Le site exceptionnellement conservé de Pincevent lui a permis de développer une analyse spatiale des habitats préhistoriques, grâce à la fouille par décapages, à l'origine de l'ethnologie préhistorique française.