RICHARD OWEN
Il envisage la carrière médicale habituelle mais son inclination le pousse vers la recherche en anatomie et Abernethy le pousse à accepter le poste d'assistant du conservateur du musée du Royal College of Surgeons - Collège royal de chirurgie, William Clift. Cette agréable occupation le pousse à abandonner la pratique médicale et à se lancer dans la recherche. Il prépare une série de catalogues du musée ; pendant ce travail il acquiert les connaissances en anatomie comparative qui lui seront utiles pour le reste de sa carrière, spécialement pour l'étude de fossiles. En 1836 il devient professeur et en 1849 il succède à Clift comme conservateur du musée. Il occupe ce poste jusqu'en 1856 où il devient superintendant du département d'histoire naturelle du British Museum. Sa réorganisation de ce département conduira à sa séparation du British Museum pour créer le Natural History Museum. Il reste à ce poste jusqu'en 1884.
Les invertébrés
Tandis qu'il catalogue la collection du Royal College of Surgeons, Owen ne se confine pas aux préparations déjà effectuées mais saisit aussi chaque occasion de faire de nouvelles dissections. Il y est aidé par le privilège de pouvoir examiner les spécimens morts de la Zoological Society of London, Société de zoologie de Londres. Quand cette société commence à publier des articles scientifiques, ses contributions sont la principale source en anatomie. Toutefois sa première publication est ''Memoir on the Pearly Nautilus, mémoire sur les Nautilus nacrés en 1832 qui est rapidement considéré comme un classique. À partir de ce moment il continue son travail en anatomie comparative et en zoologie pendant près de cinquante ans. Il décrit des spongiaires (1841, 1857), découvre un parasite du muscle humain Trichinella spiralis (1835). Il étudie en détail des brachiopodes et met en place une classification adoptée pendant une longue période. Il décrit des mollusques tel que le spirula en 1850 et d'autres céphalopodes vivants ou fossiles et propose leur classification en deux branches Dibranchiata et Tetrabranchiata en 1832 qui devient universellement acceptée. L'arthropode Limulus est aussi l'objet d'un mémoire en 1873.
Poissons, reptiles et oiseaux
Les descriptions de Owen des vertébrés sont encore plus nombreuses que celles des invertébrés. Son Comparative Anatomy and Physiology of Vertebrates - Anatomie comparative et physiologie des vertébrés (3 volumes., Londres, 1866-1868) est un travail plus personnel que tout autre depuis le Leçons d'anatomie comparée de Georges Cuvier. Il a non seulement étudié des formes existantes mais aussi les restes de groupes éteints et a immédiatement suivi Cuvier dans son travail de pionner en paléontologie des vertébrés. Tôt dans sa carrière il fait une étude exhaustive des dents, à nouveau d'espèces existantes et éteintes. Il publie un livre abondamment illustré Odontography (1840-1845). Il découvre et décrit la structure des dents d'un fossiles qu'il nomme Labyrinthodonts. (...)
Le plus gros de son travail sur les reptiles est lié aux squelettes fossiles et ses principaux mémoires sur les spécimens britanniques seront republiés en quatre volumes appelés History of British Fossil Reptiles (Histoire des fossiles britanniques). Il publie le premier compte-rendu volumineux sur le groupe de reptiles terrestres du mésozoïque qu'il nomme dinosaures. Il reconnaît aussi le premier le curieux groupe de reptiles du mésozoïque primitif qui possède des affinités avec les amphibiens et les mammifères et les nomme Anomodontia . La plupart proviennent d'Afrique du Sud et lui fournissent le matériel nécessaire à son Catalogue of the Fossil Reptilia of South Africa publié par le British Museum en 1876. Entre autres travaux sur les oiseaux, son mémoire classique sur l'aptéryx (1840-1846), une longue série sur l'espèce disparue du Dinornithidae de Nouvelle-Zélande, d'autre mémoires sur l'aptornis, le notornis, le dodo, et la grand pingouin, doivent être mentionnés. Sa monographie sur l'archéoptéryx, 1863, un oiseau denté à longue queue provenant de Bavière, a aussi marqué son époque.
Avec Benjamin Waterhouse Hawkins, Owen crée les premières sculptures grandeur nature réalistes de dinosaures. (...)
Les mammifères
Les contributions de Owen les plus marquantes concernent les monotrèmes, les marsupiaux et les singes anthropoïdes. Tandis qu'il décrit des restes fossiles en 1870 il est le premier à reconnaître les deux groupes d'ongulés, ceux avec un nombre pair de doigts, les artiodactyles, et ceux avec un nombre impair de doigts, les périssodactyles. Toutefois la plupart de ses travaux sur les mammifères concernent des espèces disparues sur lesquelles son attention semble avoir été attiré par la remarquable collection de fossiles sud-américain de Charles Darwin. Les toxodons des pampas est la première évidence d'un ongulés disparu, un pachyderme possédant des caractéristiques des rongeurs, des édentés et des cétacés herbivores. Il découvre aussi des tatous géants qu'il nomme glyptodon (1839) et écrit des mémoires sur des espèces de paresseux géants vivant au sol, les mylodon (1842) et les megatherium (1860) entre autres importantes contributions.
À la même époque Sir Thomas Mitchell découvre des os fossilisés en Nouvelle-Galles du Sud qui fournissent à Owen le matériel pour le premier papier d'une longue série sur les mammifères disparues d'Australie qui seront réédités en 1877. Il découvre les diprotodon et les thylacoleo ainsi que des espèces de kangourous et des wombats géants. Dans le même temps il collecte des fossiles des îles Britanniques et entre 1844 et 1846 publie son History of British Fossil Mammals and Birds, Histoire des fossiles britanniques de mammifères et d'oiseaux qui est suivi par de nombreux autres mémoires, par exemple : Monograph of the Fossil Mammalia of the Mesozoic Formations, Monographie sur les mammifères fossiles des formations mésozoïques. Un de ses derniers travaux est intitulé Antiquity of Man as deduced from the Discovery of a Human Skeleton during Excavations of the Docks at Tilbury, antiquité de l'homme déduite des découvertes de squelettes humains dans les excavations des docks de Tilbury (1884).