KONRAD LORENZ
Biographie
Il fait des études de médecine et à trente-quatre ans, il enseigne la psychologie animale et l'anatomie comparée à Vienne pendant trois ans. Adhérent au parti nazi en 1938, au moment de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, il se fait l'avocat enthousiaste du nazisme. Enthousiasme dont il s'est longuement et à maintes reprises repenti y compris lorsqu'on avait cessé de lui demander des comptes (notamment dans son discours de remerciement à l'occasion de la remise du Prix Nobel près de trente ans après sa dénazification). En 1940, il devient professeur à l'université de Königsberg où il occupe la chaire d'Emmanuel Kant.
Engagé volontaire en 1941 dans l'armée comme médecin psychiatre auprès des soldats allemands souffrant de chocs traumatiques. Il est fait prisonnier par les Russes en 1942 et déporté en Arménie soviétique jusqu'en 1948. Dans ses travaux ultérieurs, Lorenz se servira de cette expérience (enthousiasme nationalisme et constats des dégâts du lavage de cerveaux chez les allemands nazifiés et les russes communisés) pour élaborer une critique des dérives de l'instinct d'agression chez l'homme. Dénazifié de bon gré, il dirige l'institut d'éthologie comparée d'Altenberg de 1949 à 1951 puis l'Institut Max Planck de physiologie comportementale (un des 80 instituts de recherche de la Société Max Planck) de Buldern (1951-1954) puis celui de Seewiesen (1954). Il reçoit en 1973 le prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses travaux sur le comportement animal, qui constitue une nouvelle discipline de la biologie : l'éthologie ou science des comportements. À la fin de sa vie, Lorenz, proche des mouvements écologistes et anti-nucléaires, consacre sa recherche à une réflexion humaniste sur le devenir de l'humanité.
Sa recherche
Chaque espèce animale développe une gamme propre de comportements individuels ou sociaux. Pour l'éthologue, la connaissance du comportement animal débute par sa description, cependant, cette connaissance doit s'enrichir par des tentatives visant à expliquer le comportement. On appelle éthogramme l'ensemble des formes stables de comportement recensées dans une espèce animale. On peut les classer en quatre catégories :
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- la dimension de causalité immédiate : réaction à un stimulus.
- la dimension ontogénétique : le comportement inné et programmé.
- la dimension phylogénétique : les différences et ressemblances entre espèces.
- la dimension adaptative, ou fonctionnelle : les facteurs extérieurs qui ont généré un comportement.
Les concepts fondamentaux qu'il apporta à l'éthologie sont les actions endogènes, les mécanismes innés de déclenchement, d'activités de substitution et d'Empreinte...
De son point de vue d'éthologue, Konrad Lorenz a aussi étudié le rite qu'il interpréta comme une forme adaptative qu'une culture donne à l'agressivité individuelle de ses membres pour circonscrire ses effets désordonnés et indésirables et a contrario valoriser sa contribution à la conservation du groupe.
Konrad Lorenz a passé une grande partie de sa vie à l'étude des oies cendrées, réalisant alors le travail le plus complet à l'heure actuelle sur cette espèce.